Projet soutenu par
Le projet en détails
Il s’agit ici d’un projet de reboisement de diversification où 5 essences ont été implantées sur 1.06 hectares :
- Epicéa (Picea abies) – 1390 individus.
- Hêtre (Fagus sylvatica) – 245 individus.
- Mélèze hybride (Larix x eurolepis) – 212 individus.
- Aulne (Alnus sp) – 73 individus.
- Chêne sessile (Quercus petraea) – 80 individus.
Au total, 2000 arbres ont été plantés avec le soutien de PlantC.
- Période de plantation : Printemps 2021
- Le taux de reprise a été vérifié à l’automne 2021.
- 282 tonnes de CO2 séquestréssur 30 ans.
Ce projet est mené en partenariat avec la Société Royale Forestière de Belgique.
Visite de la parcelle en 2022
20 juillet 2022, Pol nous attend au village, pour nous mener aisément à la parcelle forestière qui se trouve à quelques kilomètres seulement. Arrivés sur place, le forestier nous avait préparé avec soin les plans de plantation. Très vite, nous nous mettons en marche pour parcourir la zone.
Nous comprenons que Pol est un réel natif de la région ! Il est né dans une ferme devant laquelle nous sommes passés quelques minutes plus tôt.
Ce que nous apprécions ici est la synergie entre le forestier et son gestionnaire forestier. Et comment cette collaboration mène à une gestion rigoureuse des reboisements. A titre d’exemple, une partie du boisement était colonisé par un coléoptère appelé l’hylobe. Afin de limiter sa propagation, le gestionnaire était présent sur les lieux toutes les semaines afin d’appliquer un traitement non rémanent.
Nous avons parlé oiseaux aussi ! Pol nous indique que le grand corbeau est présent sur le site. En arrière son, nous entendons aussi le cri d’un héron. Enfin, il m’explique que 10 ans auparavant, il avait pu observer deux coqs de Bruyère. Il espère un jour en revoir dans les parages.
Au fur et à mesure de la visite, force est de constater que Pol est un amoureux de la Nature. Vigilant sur la flore qui se développe avec ses arbres, il explique comment son papa lui a transmis déjà à l’époque l’application de gestion raisonnée : casser la fougère mais la laisser sur place, éviter la fauche continue pour garder l’eau du sol (limiter l’évaporation).
Au niveau des caractéristiques du sol, il est intéressant de savoir que la parcelle reste relativement bien humide. Néanmoins, les forestiers doivent gérer l’hétérogénéité du sol qui peut parfois être peu profond avec la présence de glaise (sols argileux imperméables) et un sol à la profondeur variable de 30 cm à plus à certains endroits.
Les épicéas qu’il a dû récolter, c’était son papa qui les avait plantés dans les années 50. Pol était toujours là mais paradoxalement, sa passion pour la forêt et son environnement est venue bien plus tard !
« L’été est chaud mais l’hiver est très froid, pas le choix de concilier environnement et sylviculture ! ». Voilà comment le forestier explique son choix pour un reboisement diversifié. Il s’agit d’étager le reboisement mais aussi jouer sur les différentes longévités.
La flore herbacée est importante pour la faune ! Il laisse par exemple des plantes à fleur (cirses) et le chardonneret viendra manger les graines.
Lors de la préparation de la parcelle, le broyat a été laissé sur place pour renourrir le sol. Une autre alternative serait de le récupérer pour en faire du pellet mais ce n’est pas son premier choix car il préfère que les éléments retournent au sol et préfère éviter le passage de machines trop lourdes.
Petite anecdote que seule une gestion 100% empirique peut conférer : l’utilisation de 3 bambous autour du mélèze : à cout réduit, cette astuce évite que le chevreuil n’abime l’arbre ! Beaucoup de professionnels n’y croyaient pas. Pourtant, force est de constater que la technique fonctionne sur ce terrain !
Nous quittons Pol ce passionné sur ces quelques mots : Il est heureux et fier quand ils voit ses arbres pousser et pense alors beaucoup à son père. Mais il n’y a pas de secret, il faut un équilibre entre rendement et biodiversité !