Reboisement à Suxy
À Suxy, PlantC a soutenu le reboisement de 1448 arbres ! En tout, il y a huit essences différentes.
Projet soutenu par

Le reboisement de Suxy en détail
A Suxy, il s’agit d’un projet de reboisement où PlantC intervient dans le soutien de 1448 arbres sur près de 0.7ha. Il y a huit essences.

Cette combinaison constituée d’essences feuillues, de résineux et s’inscrit dans un reboisement d’une parcelle de scolytes.
- Hêtre : 500
- Chêne sessile : 125
- Charme : 125
- Chêne chevelu : 100
- Cèdre de l’Atlas : 51
- Pins sylvestre : 150
- Mélèze d’Europe : 210
- Sapin de Bornmüller : 187
Faire appel à une diversité d’essence, c’est favorable à l’avifaune (fleurs, fruits et glands, sources de nourriture pour les oiseaux, insectes et petits mammifères par exemple). Par conséquent, lors de la chute des feuilles, l’humus est généré et les systèmes racinaires sont complémentaires. Et cela impactera le recyclage des éléments profonds, l’activité biologique du sol, la fixation et la structuration du sol.
- Période de plantation : hiver 2022-2023.
- Taux de reprise : 90% environ et 100% pour le chêne chevelu, c’était un beau pari pourtant !
- 116,28 tonnes de CO2 séquestrés sur 30 ans.
Projet mené en partenariat avec la Société Royale Forestière de Belgique.
Visite de la parcelle de Suxy en 2024
Nous nous sommes rendus sur place le 31 mai 2024. La parcelle située en province de Luxembourg était essentiellement parcourue d’épicéas. Malheureusement, comme la majorité des épicéas en Wallonie, ils ont été touchés par le scolyte.
Le scolyte est un petit insecte de l’ordre des coléoptères et qui vient se glisser entre l’écorce et l’aubier. Généralement, il s’attaque à des arbres qui sont déjà mal en point qui vivent un stress hydrique ou un déficit de nutriments dû à un sol pauvre, mais il peut très vite se répandre et décimer des peuplements entiers.

Les conséquences au niveau économique sont catastrophiques puisque ce bois est apprécié pour ses qualités mécaniques (dur et flexible), et les pertes sont donc immenses !
La plantation

Ici, nous avons affaire à un véritable arboretum ! En effet, le propriétaire a planté plusieurs essences différentes, dont certaines que nous ne voyons que très peu en Wallonie pour le moment comme le chêne chevelu ou le sapin de Bornmüller.

Le propriétaire a fait le pari de miser sur huit essences différentes, et il a raison ! Dans le contexte du changement climatique, il est important de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. En effet, les maladies ou les attaques d’insectes étant de plus en plus présentes, certaines essences sont des cibles idéales.
Nous sommes intimement convaincus que dans le futur, ce sont les essences que nous aurons qui dessineront le marché du bois, donc autant diversifier sa forêt !
Focus sur une méthode de plantation… la plantation en enclos
Sur une autre parcelle, le propriétaire a décidé de planter du hêtre tout en créant, le long de la jeune plantation, une lisière forestière composée d’arbustes en frontière avec le champ de l’agriculteur.
Le hêtre en plein, un pari risqué ? À l’heure où tous les avis d’experts convergent pour dire que le hêtre n’a que très peu d’avenir sous nos latitudes au vu du changement climatique, ce propriétaire a tout de même planté cette essence… et l’idée est bonne ! En effet, le hêtre est sensible à la sècheresse et sciaphile (c’est-à-dire qu’il aime l’ombre). Dans ce cas-ci, les conditions sont réunies puisque la parcelle est exposée au nord et bénéficie de l’apport d’eau de la source qui jouxte la parcelle. Il est donc probable que cette plantation puisse grandir dans de bonnes conditions.
Le choix de l’enclos se pose par rapport à la pression du gibier qui est tellement forte dans cette région de la Belgique que le propriétaire a choisi de protéger intégralement sa plantation. Cela empêche le gibier de venir brouter les jeunes arbres et favorise donc la croissance de la plantation. Toutefois, il a laissé des petits espaces pour que le renard puisse venir chasser le campagnol.

Une visite riche d’expérience
Le 20 mai 2025, nous accueillons les entreprises ayant soutenu le projet de Pierre Lebrun. Merci à Eurid et BEA Sensors d’être venus sur place. Lors de la visite, nous avons partagé sur les enjeux de nos forêts (réchauffement climatique, adaptation, biodiversité, carbone, etc.).
Nous avons eu l’occasion de visiter les deux parcelles du propriétaire :
- La première est clôturée afin de limiter les dégâts occasionnés par le gibier. Il s’agit principalement de hêtres accompagnés d’essences mellifères (sorbiers des oiseleurs, aubépines, sureaux, framboisiers, etc.)
- La seconde est constituée majoritairement de chênes (chevelus, et sessiles) avec des protections individuelles.
Cette visite, très pédagogique, était une occasion unique de visiter deux parcelles arborant deux gestions sylvicoles très différentes. Toutes deux ont été réfléchies par rapport à des contraintes pédologiques, édaphiques, hydriques, et aussi climatiques laissant libre cours à une créativité du propriétaire qui a pensé l’espace au mieux pour les générations futures qui récolteront peut-être le fruit de son travail.
C’était aussi l’occasion d’attirer l’attention des entreprises sur les particularités de la sylviculture, une discipline qui demande du temps, de la patience et une bonne dose d’humilité. Contrairement à d’autres secteurs où les résultats sont visibles à court terme, les décisions prises aujourd’hui en forêt portent leurs fruits plusieurs décennies plus tard.
Par exemple, un hêtre peut mettre jusqu’à 100 ans avant d’être récolté, selon les conditions du sol et du site où il pousse. Cette échelle de temps rend la sylviculture particulièrement vulnérable aux incertitudes liées au changement climatique, qui modifie les équilibres écologiques et accroît les risques sanitaires pour les arbres.
Face à cela, il devient essentiel d’adopter une approche anticipative, en intégrant une meilleure connaissance des sols, des dynamiques naturelles et des évolutions climatiques probables pour orienter les choix d’essences à planter. L’enjeu n’est pas seulement de produire du bois, mais de construire dès aujourd’hui des forêts résilientes, capables de s’adapter aux conditions de demain.






