Nous voilà envahis ! Mais qui sont ces extraterrestres ?
De multiples espèces venant d’ailleurs ont envahi notre pays, mais que faire ? Qui sont-elles ? D’où viennent-elles ?
1. Une espèce exotique envahissante est une espèce qui est indigène (espèce qui est naturellement présente dans une région, pays).
FAUX.
Une espèce exotique envahissante (EEE) est une espèce qui vient d’un autre pays et qui a été introduite hors de son lieu de vie naturel, par l’Homme, par accident ou volontairement.
2. Les espèces exotiques envahissantes représentent une menace pour la biodiversité.
VRAI.
Les espèces exotiques envahissantes sont un problème mondial. L’installation des EEE est la deuxième cause de perte de biodiversité dans le monde. Elles sont envahissantes car, naturalisées, elles prolifèrent et ont une expansion qui n’est pas contrôlée (croissance rapide, pouvoir de reproduction élevé, capacité de dispersion importante, moindre régulation par des pathogènes ou prédateurs, etc.). Elles peuvent alors supplanter les espèces locales et perturber les écosystèmes.
3. L’appellation espèce exotique envahissante est un équivalent d’espèce invasive.
VRAI.
Les espèces exotiques envahissantes peuvent être appelées aussi espèces invasives.
4. Le terme espèce exotique envahissante ou invasive n’est destiné qu’aux plantes.
FAUX.
Le terme espèce exotique envahissante est un terme qui désigne l’ensemble des êtres vivants. Le terme concerne la faune (les animaux) et la flore (les plantes).
5. L’ arbre aux papillons est une plante exotique envahissante, mais qui est bénéfique pour les papillons.
FAUX.
L’arbre à papillons ou le Buddléia de David est une espèce nocive pour les papillons. Certes, elle les attire par l’odeur que ses fleurs dégagent, mais possède un nectar pauvre en sucre pour nourrir les papillons et agit comme une drogue. Les papillons meurent donc de faim, ils ne sont plus capables d’aller se nourrir sur d’autres plantes. Le buddléia envahissant les espaces, les papillons ont alors des difficultés à trouver des espaces adéquats, non envahis par le buddléia, pour pondre et assurer le bon développement des chenilles. Au lieu d’aller rechercher sa plante-hôte pour pondre ses œufs, ceux-ci seront pondus sur le Buddléia. Or, les feuilles ne nourrissent pas les chenilles. Enfin, cette plante synthétiserait de l’aucubine, substance toxique pour les chenilles d’espèces indigènes (hypothèse restant à confirmer par des études scientifiques).
6. Le buddleia n’est pas une espèce exotique envahissante en pépinière.
FAUX.
FBI !!! Fausse Bonne Idée. Ce n’est pas parce qu’une espèce se retrouve en pépinière qu’elle est indigène. La provenance et la diffusion des espèces exotiques envahissantes sont souvent horticoles. Avec l’exemple du buddleia, même si l’on vous dit que la plupart des buddleia vendus en pépinières sont stériles et bien ne vous faites pas avoir ! Le buddleia produit tellement de graines qu’un certain pourcentage de celles-ci n’est pas stérile.
7. Le fusain d’Europe est une espèce indigène et est une plante intéressante pour la biodiversité.
VRAI.
Le fusain d’Europe est une plante intéressante pour les insectes puisqu’elle est mellifère. Elle possède des graines consommées par les oiseaux. En plus de son intérêt biodiversité, il possède de très jolis fruits et un feuillage rougissant en automne. Le fusain d’Europe est un exemple. De manière générale, il faut s’orienter vers des pépiniéristes de confiance proposant à la vente des espèces indigènes.
8. Il n’existe aucune loi pour réguler la propagation des EEE.
FAUX.
Il existe le Règlement européen 1143/2014 relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction et la propagation des EEE considérées comme préoccupantes pour l’Union européenne. Ce règlement interdit ces EEE à la plantation, l’importation, la détention, le transport, la vente, l’achat et l’échange.
La Commission européenne a établi une liste recensant les espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union. Au total, 41 plantes sont répertoriées parmi celles-ci, à l’instar de la balsamine de l’Himalaya et de la berce du Caucase. Ces espèces ne peuvent plus être commercialisées, transportées ou mises en culture. S’y ajoutent 43 espèces végétales reprises sur une liste wallonne d’espèces exotiques envahissantes qui font l’objet de restrictions à la plantation partout en Wallonie.
9. L’écrevisse rouge vient de la Belgique.
FAUX.
L’écrevisse rouge s’appelle exactement : L’Ecrevisse rouge de Louisiane ! Elle fait partie des espèces recensées et préoccupantes pour nos espèces indigènes. Elle a un impact négatif sur les plantes aquatiques, les amphibiens, les poissons, …
10. Les plantes exotiques envahissantes doivent être coupées, arrachées, brulées, bâchées….
VRAI et FAUX.
Les plantes exotiques envahissantes n’ont pas toutes le même mode de gestion. Selon le site, un diagnostic est effectué, et il faudra parfois plutôt contenir qu’arracher, enlever que laisser. Tout d’abord, il est utile de se renseigner sur le statut de l’espèce. Afin de savoir si une espèce végétale ou animale est exotique envahissante, consultez le site de référence de notre organisme national Belgian Forum on Invasive Species (BFIS), organisme belge actif pour l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Ensuite, il est intéressant de s’adresser à un organisme de référence pour savoir quelles mesures adopter.
11. La Wallonie est active dans la gestion des EEE.
VRAI.
Les États membres sont tenus de mettre en place des mesures efficaces de gestion des EEE préoccupantes pour l’UE établies sur leur territoire afin d’en prévenir la propagation. Le choix de l’objectif de gestion (éradication précoce ou confinement et atténuation des populations) relève de la responsabilité de l’État membre.
Le décret du 2 mai 2019 relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes vise à organiser l’exécution du règlement 1143/2014.
En Wallonie, la Cellule interdépartementale Espèces invasives est chargée depuis novembre 2009 de coordonner les actions visant à limiter les dommages causés par les espèces invasives en Wallonie. Le SPW consacre également un site internet dédié aux EEE. Découvrez les recommandations et informations : Stop aux Espèces Exotiques Envahissantes.
PlantC ne plante que des espèces exotiques ?
FAUX ! Nous privilégions les espèces indigènes dans nos plantations et lors de nos diagnostic de terrain, nous mettons en place des plans de gestion des EEE lorsqu’elles ont été observées. Nous consultons les acteurs du territoire afin de trouver la meilleure solution pour gérer les espèces exotiques envahissantes.
A bientôt pour un Vrai ou Faux !